mardi 13 octobre 2009

Possible…

Tout cet enthousiasme et cet élan populaire aussi bien à Alger qu’au Caire risquent de faire monter la tension jusqu’à impliquer les premiers responsables des deux pays. Chez nous, une victoire équivaudrait à éviter une rentrée sociale difficile et une trêve salutaire pour au moins une année ou tout au moins jusqu’à l’année prochaine. Le temps qui manquait jusqu’à présent donnera à souffler aux pouvoirs publics.

Après la prestation plus qu’honorable de notre onze national face à une équipe rwandaise faible, certes, mais qui s’est défendue, et un arbitrage catastrophique, le rêve de faire le voyage au pays de Mandela est possible.

Possible par cet amour déchaîné et inconditionnel de la majorité des Algériens pour cette jeune équipe pétrie de qualités individuelles. On ne pouvait trouver meilleur support, aussi désintéressé que spontané. À peine le coup de sifflet final lancé que les rues et les quartiers du pays entier sont pris d’assaut dans une atmosphère faite de cacophonie et de fierté.
Possible la victoire au Caire face à l’équipe des Pharaons puisque les joueurs de Saâdane partiront en conquérants sur les traces de leurs aînés de la belle épopée.

Possible car on n’a jamais vu, de mémoire de ceux qui ont vécu les lendemains de l’Indépendance, autant de drapeaux flotter et les couleurs nationales prendre forme ailleurs que sur ce symbole.

Tout cet enthousiasme et cet élan populaire aussi bien à Alger qu’au Caire risquent de faire monter la tension jusqu’à impliquer les premiers responsables des deux pays. Chez nous, une victoire équivaudrait à éviter une rentrée sociale difficile et une trêve salutaire pour au moins une année ou tout au moins jusqu’à l’année prochaine. Le temps qui manquait jusqu’à présent donnera à souffler aux pouvoirs publics.

Pour l’Égypte, le pari est plus difficile à tenir de par l’avantage du onze national sur les Pharaons d’une part et par la première défaite enregistrée et encore mal digérée, celle de leur candidat mené jusqu’à la source de l’Unesco sans y boire, d’autre part.
Une sortie de ce pays de la course vers le Mondial n’augurerait rien de bon. Ce sera tout le prestige du sphinx et des pyramides qui sera touché dans son amour-propre. Les médias égyptiens ne cessant de cultiver la passion.

Si des fois le sport, particulièrement le football, peut venir au secours des impérities des politiques, il y a aussi cette possibilité qu’il puisse accentuer la fracture entre eux et la population.

Par : Outoudert Abrous

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