George Mitchell est à sa neuvième mission au Proche-Orient. Un record. Il vient d'en achever une nouvelle sans laisser entrevoir le moindre espoir d'une reprise prochaine des pourparlers de paix palestino-israéliens. Encore une fois, il a fait chou blanc, les deux parties semblent avoir la tête ailleurs.
L'Autorité de Mahmoud Abbas qui se défend comme elle peut sur le report du vote du rapport de Goldstone au conseil onusien des droits de l'homme et le Hamas qui tente de fructifier son capital confiance, le «faux pas» d'Abou Mazen n'est autre que du pain béni. Côté israélien, ce n'est pas non plus la joie.
A tel point que de hauts responsables politiques choisissent de ne pas se rendre à l'étranger par crainte d'un aller simple à la case prison, les crimes de guerre sont passibles de condamnations à la perpétuité. Ne serait-ce que pour ces quelques raisons, l'émissaire US va-t-il continuer de rentrer à chaque fois bredouille à Washington ? Ses navettes risquent d'être multipliées à l'infini.
D'ici 2025, date à laquelle le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, ne prévoit aucun accord de paix possible avec les Palestiniens. A cause de la mauvaise foi des gouvernements successifs de Tel-Aviv ou du seulLieberman qui ne perd pas de vue son projet d'expulser tous les Arabes d'Israël ? A s'en tenir à sa vision, les points de vue sont trop divergentes pour que Palestiniens et Israéliens puissent parvenir un jour à une entente plus ou moins acceptable.
De quoi démoraliser le nouveau prix Nobel de la paix qui a cru entendre un jour Benyamin Netanyahu dire son impatience à voir le processus de paix reprendre dans les plus brefs délais. Il a fini par prendre le large à force de vouloir rendre les colons plus colons qu'ils le sont.
L'Amérique d'Obama finira-t-elle par se rendre à l'évidence que conclure la paix palestino-israélienne ne ressemble en rien au rapprochement turco-arménien qu'Hillary Clinton a obtenu après six semaines de pourparlers à Zurich. Et ce n'est pas parce qu'elle a été plus chanceuse que George Mitchell.
A lui, il manquera toujours la volonté des Israéliens d'aller de l'avant. Le seul fait d'entourer son arsenal nucléaire de secret inutile prouve si bien que l'administration de Tel-Aviv n'est pas près de tendre la main à quiconque. Même à Barack Obama, le prix Nobel de la paix, qui ne doit pas prendre son rêve d'un monde dénucléarisé pour une réalité.
Ce n'est pas un hasard si la patronne du département d'Etat se dit à présent inquiète de l'arsenal nucléaire de la République islamique du Pakistan qui est entrée de plain-pied dans la lutte antiterroriste et la guerre contre les talibans.
Ce qui fait trembler Washington, c'est qu'un jour la fragilité dont souffre actuellement le gouvernement d'Islamabad ne se traduise par une accession des islamistes au pouvoir.
Mais c'est au sujet d'une autre République islamique qu'Hillary Clinton va avoir toute la peine du monde à renforcer les rangs en vue d'une alliance mondiale.
En l'occurrence l'Iran qui a menacé d'enrichir de l'uranium à 20% si les négociations avec le groupe des six venaient à échouer. La tournée européenne qu'elle vient d'entamer vise justement à rallier le maximum de voix pour ne serait-ce que retarder les ambitions nucléaires des mollahs.
Réussira-t-elle un second coup de maître qui profiterait plus tard à George Mitchell du fait qu'Israël ne négociera pas la paix au détriment de sa sécurité ?
Par Anis Djaad
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