En Algérie, les hommes ont coutume d’embrasser les hommes et de serrer la main aux femmes. Récemment d’ailleurs, un épidémiologue non conventionné a étudié cette question et s’est demandé comment, avec cette configuration des contacts, pouvait se transmettre la grippe A, B, P ou Z.
Il a étudié plusieurs cas de figure : si c’est un homme qui est porteur de la grippe, il y a de fortes chances pour qu’il contamine tous les hommes ; si c’est une femme qui est porteuse, l’épidémie ne se propagerait pas à la même vitesse, même si les femmes embrassent aussi les femmes mais très peu les hommes, sauf en cachette.
L’épidémiologue s’est ensuite posé une question ; en sachant premièrement que le ministre de la Santé est un homme, en sachant deuxièmement que le virus se transmet plus par la bouche que par la main ou la rumeur et en sachant troisièmement qu’en moyenne, on s’embrasse 50 fois par jour et on se serre la main 100 fois (à multiplier par 30 lors des fêtes religieuses), cela donne une prévalence très haute et n’explique pas pourquoi l’Algérie n’a pas été massivement touchée par l’épidémie. Hypothèse : les gens ne s’embrassent pas vraiment et ne se serrent pas réellement la main. Incidence : l’hypocrisie sociale serait une formidable barrière immunitaire.
En attendant de vrais chiffres (peut-on réellement en Algérie quantifier les bisous clandestins entre hommes et femmes ?), notre chercheur s’est attaqué à une exception : les islamistes et les conservateurs, qui s’embrassent fréquemment entre hommes et ne serrent jamais la main aux femmes, même si elles portent des gants noirs.
Il a conclu dans son rapport que dans le cas d’un virus porté par un élément masculin, les islamistes et les conservateurs mourraient en masse. Ne survivraient alors que les démocrates, les progressistes et les femmes. L’épidémiologue ne l’a pas écrit dans son rapport, mais a pensé que c’était une très belle idée.
Par Chawki Amari
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