La voiture qui n’en finit pas de faire parler d’elle a finalement été présente, et en force, au Salon qui s’est ouvert mercredi dernier. Les concessionnaires ont finalement tenu à être présents avec les marques qui occupent le marché algérien. Le crédit voiture est supprimé, pénalisant les salariés qui n’ont plus l’apport des banques pour l’acquisition d’un véhicule.
Des réunions se tiennent, des idées sont avancées, au milieu de la grogne alimentée par l’interdiction faite de débarquer des véhicules au port d’Alger qui recevait la totalité des voitures importées. A l’évidence, le flux des véhicules importés va baisser, le marché de l’occasion refait surface avec tous les aléas qui vont avec et le consommateur qui espérait acquérir à crédit une voiture neuve devra remiser ses espoirs, se rabattre sur l’occasion cash s’il en a les moyens ou attendre une hypothétique offre nationale.
Cette dernière, et elle seule, peut satisfaire les citoyens habitués au crédit offert par les banques, favoriser la demande à la consommation, tant que le crédit automobile est proscrit. Jusqu’à quand ? Le premier danger serait que l’Algérie se tourne en matière de parc automobile vers le marché de l’occasion, augmentant le nombre de vieilles carcasses dont les inconvénients sont évidents et nombreux.
Un véhicule d’un âge avancé pollue et consomme de la pièce, de l’énergie et induit des dépenses de santé à cause des accidents provoqués. Or, il se trouve que le marché algérien qui est solvable, important, est aujourd’hui dans une phase critique sans aucune perspective pour l’automobile, avec la suppression du crédit. La solution idéale est, bien entendu, une production locale de véhicules dans tous les genres, soutenue par le crédit, avec des industries de pièces détachées, qui, elles aussi, sont forcément importées. Tout comme une série d’importations taries par la LFC 2009.
Cependant, la réalité de l’industrie nationale est telle que la production de véhicules in situ n’est pas une mince affaire qui serait réglée en un laps de temps relativement court. On en parle, on produit des discours, sachant que, dans ce domaine, la faisabilité ne peut-être abordée qu’avec des géants d’Europe et d’Asie.
Allons-y. Le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements a lancé dernièrement une belle idée qui consiste à réunir dans un cadre des experts nationaux qui auraient la mission d’intervenir dans la recherche, le développement et l’innovation industriels. L’idée est fort séduisante, pertinente à condition qu’elle ne reste pas un slogan creux comme l’a été le fameux appel adressé à la matière grise algérienne établie à l’étranger pour finir en eau de boudin.
L’avantage premier qu’a M. Temmar est que cette expertise réside en Algérie, se manifeste à l’université, en éditant des écrits et en proposant des axes régulièrement dans la presse privée. L’idée peut-être suivie par d’autres ministères qui gagneraient à ne pas se contredire sans cesse et ne plus afficher un vide en matière de réflexion et de projets viables. Et mieux vaut tard que jamais.
Par Abdou. B.
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