Chaque année, des milliers d’étudiants arrivent en bout de cursus, diplôme en main, mais ce diplôme, simple document administratif, ne leur permet pas de décrocher un job. Loin s’en faut. Ce qui fait de ces étudiants, sauf pour ceux dont les parents ont leurs entrées dans le système, d’“éminents chercheurs”.
La rentrée universitaire a lieu aujourd’hui, après des vacances inhabituellement longues. Comme chaque année, la farandole des chiffres sera certainement au rendez-vous. En effet, l’administration de l’enseignement supérieur se fera forte d’aligner encore des statistiques pour montrer que l’État y va fort de ses deniers afin de former pour le pays tant d’étudiants, tant de places pédagogiques, tant de lits, tant de professeurs… Ne dit-on pas pourtant que les statistiques, c’est l’art de mentir avec précision ?
Évidemment, il ne s’agit pas de faire peu cas des efforts, bien réels, des pouvoirs publics à assurer une formation universitaire à tous les bacheliers. Cela va de soi. Aujourd’hui, c’est cette formation même qui fait débat. Tous les observateurs honnêtes conviennent qu’elle n’est pas de qualité, qu’elle est en deçà des standards universels et, surtout, qu’elle est en déphasage avec les besoins du monde du travail et de la société, en général.
Chaque année, des milliers d’étudiants arrivent en bout de cursus, diplôme en main, mais ce diplôme, simple document administratif, ne leur permet pas de décrocher un job. Loin s’en faut. Ce qui fait de ces étudiants, sauf pour ceux dont les parents ont leurs entrées dans le système, d’“éminents chercheurs”. Des chercheurs d’emploi, s’entend.
Pendant ce temps, nos entreprises, notamment dans le secteur privé, se rabattent sur les expatriés, comme alternative à l’incapacité de l’institution universitaire à être le moteur de la croissance dans un monde où l’économie fait loi.
Il est clair que le quotient intellectuel de nos étudiants n’est pas en cause. Ce sont les objectifs pédagogiques, les contenus des programmes, les méthodes d’enseignement qui sont trop archaïques, trop obsolètes pour permettre à l’université d’être de son temps. L’instauration du système LMD, la mise en place de grandes écoles pourraient être une solution ? À condition qu’il ne s’agisse pas d’une énième entourloupette politique.
Par : Omar Ouali
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