Si après tant d’années de partenariat, les autorités algériennes décident de fermer temporairement la cokerie pour telle ou telle cause, c’est que le géant indien de la métallurgie n’a pensé qu’à ses profits à travers l’augmentation de la production et sa commercialisation à l’international.
La décision de fermer la cokerie du complexe d’El-Hadjar, à Annaba, en évoquant des raisons de sécurité est salutaire. Pour le complexe et ses travailleurs. Pour les habitations avoisinantes aussi. Le risque s’avère ainsi tellement important qu’il aura fallu recourir à cette mesure extrême d’autant que cette composante de l’usine est vieille de plus de 30 ans, avec ce que tout cela suppose en termes de manque d’entretien et de laisser-aller durant les périodes de crise qu’a connues le complexe ces dernières années.
Dans ce cas, la question est de savoir quel a été l’apport du partenaire étranger, à savoir ArcelorMittal, dans le développement et la mise à niveau du complexe. Si après tant d’années de partenariat, les autorités algériennes décident de fermer temporairement la cokerie pour telle ou telle cause, c’est que le géant indien de la métallurgie n’a pensé qu’à ses profits à travers l’augmentation de la production et sa commercialisation à l’international.
Ainsi, poussant la logique financière jusqu’au bout, la direction d’ArcelorMittal annonce un plan de suppression de quelque 1 500 emplois, arguant les répercussions néfastes de la crise financière internationale sur le groupe. Pourquoi n’a-t-il pas annoncé une augmentation de salaires des employés d’El-Hadjar lorsque l’usine tournait à plein régime et engrangeait des millions de dollars de bénéfices ?
ArcelorMittal a donc échoué en Algérie. Parce que les textes qui lui ont permis de s’installer à Annaba étaient complaisants et parce qu’aussi l’investissement consenti pour le développement de l’usine a été insignifiant. Les travailleurs d’El-Hadjar ont aujourd’hui toutes les raisons de s’inquiéter pour leur avenir. Car après que la direction d’Arcelor eut mis en veille son projet de licenciement, voilà que le wali d’Annaba annonce une décision qui suscite l’inquiétude des employés.
Vont-ils être mis au chômage technique ou à la retraite d’office, pour ceux ayant atteint l’âge légal, ou seront-ils redéployés dans les autres services du complexe ? Autant de questions qui taraudent les esprits dans cette ville de l’est du pays qui a connu, il n’y a pas si longtemps, des compressions massives des travailleurs au lendemain des accords d’ajustements structurels avec le FMI.
Par : Salim Tamani
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