Depuis la fin de la guerre froide, deux intérêts guident l’action de l’Occident dans cette région qui embrasse globalement le sud de la Méditerranée, le Proche-Orient et le Moyen-Orient : la sécurité d’Israël et la lutte contre le terrorisme.
Pour l’Occident, Russie comprise bien entendu, la défense d’Israël constitue un principe cardinal qui ne doit en aucun cas souffrir de la conduite de l’État hébreu. Il n’y a pas la moindre conditionnalité à ce soutien absolu. Le récent rapport des Nations unies sur “les crimes de guerre” commis par Tsahal – et par le Hamas — à Gaza est passé sans subir le moindre commentaire officiel dans les capitales occidentales, un peu comme un article sur un fait divers. Il avait l’air de plaisanter, Sarkozy, se scandalisant que l’Iran ait violé “cinq résolutions du Conseil de sécurité depuis 2005”. Ce sont des centaines qu’Israël méprise depuis un demi-siècle, parfois en proclamant son mépris desdites résolutions, sur-le-champ et dans l’enceinte de réunion du Conseil.
Pour l’essentiel, les intérêts de l’Occident dans le monde arabe et musulman ne souffrent point de son soutien sans réserve à l’État juif qu’il a créé. Tout ce qui est demandé aux puissances d’Amérique et d’Europe est de ne pas s’ingérer dans la nature des régimes en place dans la sphère supposée culturellement solidaire de la cause palestinienne. Parfois, ces régimes, les plus faibles, et qui constituent le premier cercle de voisins d’Israël, font preuve de zèle en matière de non-agression contre Israël. Les autres, plus éloignés et qui ont des ressources naturelles à offrir, de l’argent à déposer à la Fed ou à dépenser dans d’inutiles politiques de prestige, jouissent de la plus grande tolérance diplomatique occidentale.
Hier, la révolution islamique sanglante en Iran n’a pas plus importuné “la communauté internationale” que la dictature du Shah. Aujourd’hui, la relative vulnérabilité d’Israël née d’une virtuelle acquisition de l’arme nucléaire par l’Iran seule fait courir les États-Unis et l’Europe. Et la scène de la relance du processus de paix, invariablement rejouée quand il s’agit de sévir contre l’une des menaces sur Israël, n’est qu’un contrepoids médiatique à l’offensive contre l’Iran. Les États-voyous ne sont jamais autres que ceux qui expriment cette menace, aujourd’hui l’Iran et la Syrie.
Les mêmes puissances s’investissent dans “la stabilité” de ces États quand ils ne sont voyous qu’envers leurs peuples. Elles peuvent même leur créer les occasions médiatiques qui nous feraient croire que nos dictateurs remettent en cause cet ordre international injuste. Injuste certes, mais qui est à la base de leur pérennité. Un Kadhafi qui, depuis quarante ans, s’impose par la force à son peuple tient ainsi, en pleine Assemblée générale de l’ONU, le beau rôle de celui qui lance la charte inique des Nations unies !
Pourtant, c’est pour pouvoir prendre place dans cette enceinte qu’il a marchandé avec les puissances concernées les compensations de ses victimes. Le terrorisme islamiste trouve argument à son hégémonie, nous offrant l’alternative du diable : un ordre injuste qui nous réserve des régimes stables, localement totalitaires et internationalement inoffensifs ou l’obscurantisme belliqueux. Un ordre qui nous interdit de démocratie.
Par :Mustapha Hammouche
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