Une information publiée par le quotidien El Khabar nous rapporte, de vague «source diplomatique», que Paris serait en train d‘étudier la possibilité de la promulgation d’une loi permettant aux «Algériens nés à l’époque coloniale de porter la nationalité française». Les Algériens nés à l’époque coloniale, ce sont, bien entendu, les anciens fellagas, ces ingrats qui ont chassé nos ex-bienfaiteurs à coups de fusil, conjugués aux bougnouls dont ils sont issus et qui consacrèrent par un vote sans appel l’échec retentissant des Bugeaud et autres Lavigerie sur la terre d’Algérie.
La France, ancienne «mère patrie» pour les uns, une méchante marâtre pour d’autres, a bien réhabilité des «sous-hommes» sous Sarkozy. Mais qui aurait pensé que moins d’un demi-siècle après son Waterloo algérien, elle réfléchirait à réintégrer les compatriotes d’Ali Lapointe, ses compagnons d’armes inclus ? Tous des rescapés en voie de disparition que la mort happe ces derniers temps à un rythme soutenu.
Mais la France peut-elle faire face aux conséquences d’une telle loi si jamais elle était promulguée ? Déjà qu’il arrive que l’hexagone se dessine aux couleurs d’Algérie sur certains tee-shirts beurs et que la Marseillaise se fasse siffler at home !
Qui de la Friche ou du Leben pourrait empêcher de relance la Fédération de France et le FLN de Belkhadem d’ouvrir sa mouhafada dans notre ancienne glorieuse wilaya d’outre-mer ? Qui, mis à part le CRIF, pourrait empêcher hizb frança d’apparaître au grand jour et de trôner en toute transparence au sein d’une UMP qu’on habillera du croissant sur le bled d’El-Kahana ?
Mais peut-être qu’ainsi, «yethenna el fartas men hokane erras (le chauve en finira avec les grattements de tête». Sauf que plus on réfléchit à la chose, plus la source à l’origine du scoop nous semble trempée dans la même piscine diplomatique que celle de Pasjoli, ce qui lui soustrait évidemment une grande part de crédibilité.
On se dit alors que les bras de fer franco-français, voire franco-algériens ne se suffisent plus de nos tragédies et qu’après le résultat séculaire de l’intégration, il faut être un idiot patenté pour penser… réintégration. Mohamed Cherif Abbès réintégré ? Allons !
Par Mohamed Zaâf
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