mardi 20 octobre 2009

Des malades ou des monstres ?

Deux cent soixante-trois personnes ont été arrêtées dans des affaires de coups et blessures volontaires perpétrés sur ascendants durant les 8 premiers mois de l’année 2009, apprend-on à la lecture du «Clin d’œil» animé par le colonel Abderrahmane Ayoub, dans la revue de la Gendarmerie nationale. Ainsi, ce qui était hier une exception a tendance à se banaliser puisqu’il se trouve aujourd’hui des énergumènes qui, parmi nous, osent lever la main sur leurs parents.

Qui aurait pu le penser il y a quelques années, lorsque l’Algérien n’osait même pas prendre son propre gosse dans ses bras en présence de son père, par la pudeur. Qu’avons-nous à voir aujourd’hui avec la légendaire soumission d’Ismaïl à Ibrahim –que le salut soit sur eux –, les ascendants dont se revendiquent les musulmans ? Aujourd’hui que les convictions s’évaporent, il ne doit plus y avoir de candidat prêt à perpétuer le geste d’Ismaïl et à tendre sa gorge pour accomplir la volonté du père en obéissance à Dieu.

Aujourd’hui, certains osent saisir leur père à la gorge parce qu’ils n’ont probablement plus grand-chose à voir avec Dieu. Et «si tu n’as pas de pudeur, fais ce que bon te semble», disait notre Prophète (QSSSL). Dans sa chronique, le colonel Ayoub relevait la glissade des jeunes vers la violence, avec les changements dramatiques induits depuis les années 1990.

«La violence traumatisante du terrorisme a profondément marqué le comportement des jeunes qui ont recours à l’incivilité [et à] l’agressivité pour s’exprimer», constatait-il pertinemment dans son article intitulé «Protection de l’enfance - Action de la Gendarmerie nationale». Il a donc suffi d’une génération pour que l’incivisme et l’agressivité noient la société, participant dans une énorme proportion au mal-vivre d’une société notoirement connue pour son pacifisme et surtout pour son culte de la pudeur.

Des qualités héritées de nos valeurs avant que des ONG d’outre-mer viennent nous les polluer et nous diriger sur des voies pernicieuses qui nous en éloignent. Jeter ses parents, est-ce là un geste de chez nous ? N’est-ce pas là un héritage colonial, d’origine occidentale ? Comment une thérapeutique occidentale peut-elle ramener la pudeur chez nous ?

Par Mohamed Zaâf

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