Chroniques et Actualités algériennes
Concentré d'actualité et de chroniques tout droit sortis du "four" : Algérie, ainsi qu'un revue de presse de l'actualité algérienne.
vendredi 6 septembre 2013
Partition commune ou antienne
À les entendre et à la lecture des propositions des uns et des autres, il n’y a aucun problème et tous sont sur la même longueur d’onde. Entre le Fce et l’Ugta, c’est le beau fixe et le moment propice pour proposer la même partition au gouvernement. Les différents protagonistes ont listé les mêmes difficultés et obstacles qui empêchent l’entreprise d’émerger er de jouer le rôle qui est le sien : créer des richesses et de l’emploi. Revendication aussi élémentaire sous d’autres cieux, mais tour imprenable en Algérie. D’autant que le gouvernement fait aussi siennes ces difficultés recensées comme l’accès au foncier industriel, au crédit bancaire, à la mise à niveau des entreprises quel que soit leur statut, moyens de communication, redynamiser le guichet unique et permettre aux porteurs de projets sérieux de le défendre devant le Cni, mettre sur un pied d’égalité l’entreprise publique et privée pour l’accès aux investissements productifs. En définitive, ce n’est pas demander la Lune. C’est le b a-ba et le minimum possible qui sont demandés à l’administration économique qui joue les dictats au lieu d’être au service de ces entités.
Malheureusement, l’interface est inexistante entre l’entrepreneur et l’Exécutif ce qui fait des discours discordants et une foire aux empoignes au grand bonheur de la bureaucratie.
Pour l’Exécutif, habitué à ces tripartites, l’intention ne suffit plus si elle n’est pas suivie sur le terrain quant à l’exécution des décisions prises. Le pays a connu et rédigé tant de textes que c’est devenu un fouillis et des références en même temps alors qu’il est plus facile pour un entrepreneur sérieux d’être reçu par le Premier ministre que par un wali. Alors aussi bonnes que sont ces intentions que lancent les Premiers ministres ou les membres de l’Exécutif, lors d’événements ou de déplacements, elles ne resteront que des intentions qui relèvent plus du discours que de la prise en charge de l’avenir du pays tant que les véritables leviers et relais concernés (walis, douanes, impôts, domaines…) ne se mettent pas au diapason et n’exécutent pas les décisions de la hiérarchie. Mais allez savoir qui sont les donneurs d’ordre en matière économique et détiennent les véritables leviers !
En conclusion, le gouverneur de la Banque d’Algérie vient, une fois encore, de tirer la sonnette d’alarme : les importations des biens de consommation connaissent, d’année en année, une tendance haussière qui affaiblit sérieusement la résilience face à une balance des paiements mise en difficulté.
Par : Outoudert Abrous
Malheureusement, l’interface est inexistante entre l’entrepreneur et l’Exécutif ce qui fait des discours discordants et une foire aux empoignes au grand bonheur de la bureaucratie.
Pour l’Exécutif, habitué à ces tripartites, l’intention ne suffit plus si elle n’est pas suivie sur le terrain quant à l’exécution des décisions prises. Le pays a connu et rédigé tant de textes que c’est devenu un fouillis et des références en même temps alors qu’il est plus facile pour un entrepreneur sérieux d’être reçu par le Premier ministre que par un wali. Alors aussi bonnes que sont ces intentions que lancent les Premiers ministres ou les membres de l’Exécutif, lors d’événements ou de déplacements, elles ne resteront que des intentions qui relèvent plus du discours que de la prise en charge de l’avenir du pays tant que les véritables leviers et relais concernés (walis, douanes, impôts, domaines…) ne se mettent pas au diapason et n’exécutent pas les décisions de la hiérarchie. Mais allez savoir qui sont les donneurs d’ordre en matière économique et détiennent les véritables leviers !
En conclusion, le gouverneur de la Banque d’Algérie vient, une fois encore, de tirer la sonnette d’alarme : les importations des biens de consommation connaissent, d’année en année, une tendance haussière qui affaiblit sérieusement la résilience face à une balance des paiements mise en difficulté.
Par : Outoudert Abrous
Acte de gestion : une pénalisation politique
“L’État protègera les cadres”, a promis le Premier ministre. Il se trouvera que l’acte de gestion dont la dépénalisation fait débat depuis le milieu des années 1990 est toujours un acte à risque pénal. Comment l’État s’y prendrait-il alors pour défendre ses cadres contre la loi tout en entretenant leur précarité judiciaire ?
Certes, à défaut d’indépendance de la justice, le pouvoir, en même temps qu’il est la première source d’abus, constitue le dernier rempart contre cet abus. Il peut, à juste titre, dire : l’État c’est moi et la loi c’est moi. Cette préséance du pouvoir sur le droit se confirme tous les jours, sous nos yeux. Et si nous ne sommes pas égaux devant la loi, c’est en fait parce que nous ne sommes pas égaux aux yeux du pouvoir.
Alors, peut-on créer un climat de sérénité dans le monde de la gestion et parmi l’encadrement national sur la base d’une simple promesse d’équité d’un pouvoir, fut-il omnipotent ? Cette démarche, qui fait dépendre le salut de leurs auteurs de la bonne volonté du pouvoir et non de la loi, est plutôt productive de l’insécurité pour les cadres : si l’autorité politique peut les défendre contre les effets d’une loi paradoxale, elle peut tout aussi bien s’en servir pour sévir contre eux. C’est ce qui est arrivé dans les années 1990 lorsqu’on assista à une campagne de poursuites contre des dirigeants des entreprises publiques avant que ces derniers ne furent mis hors de cause, parfois après plusieurs années d’emprisonnement. Pire, dans le cas de Khalifa, la pénalisation de l’acte de gestion a permis de charger le “niveau de gestion” de tout le poids de la forfaiture et de décharger le“niveau politique” de ses responsabilités. C’est ce qui aurait pu arriver dans l’affaire Sonatrach, si la justice italienne ne nous avait pas, involontairement, mis en devoir de voir plus haut.
Lorsque le pouvoir a voulu rassurer les terroristes contre d’éventuelles poursuites judiciaires, il s’est suffi de leur promettre l’impunité. Il a changé la loi de sorte à mettre à l’abri les soi-disant repentis hors de portée de la justice en “dépénalisant”, en quelque sorte, les actes de terrorisme, par la voie légale la plus solennelle. Et pour bien moins grave, les gestionnaires devraient retrouver le goût du risque sur simple promesse de bienveillance ?
La pratique répressive en matière de gestion, comme en d’autres domaines, est d’abord une pratique de protection du régime. C’est en cela que l’autorité ne peut se départir de tels instruments de mise au pas de catégories sociales qui, par nature, sont constitués d’acteurs sociaux actifs. Les représentants du pouvoir reconnaissent, à l’occasion, le caractère contreproductif de cette pénalisation qui… pénalise l’économie, la société et les institutions en muselant l’initiative de nos managers. Mais ils ne peuvent se départir d’instruments qui leur permettent de tenir en respect l’initiative managériale et de centraliser, dans les faits, le pouvoir économique.
La pénalisation de l’acte de gestion ne procède pas de la défense des intérêts économiques du pays : la preuve en est qu’il n’y a jamais un tel niveau de détournements et de corruption que depuis sa mise en œuvre judiciaire. C’est plutôt une mesure d’intérêt politique.
Mustapha Hammouche
Certes, à défaut d’indépendance de la justice, le pouvoir, en même temps qu’il est la première source d’abus, constitue le dernier rempart contre cet abus. Il peut, à juste titre, dire : l’État c’est moi et la loi c’est moi. Cette préséance du pouvoir sur le droit se confirme tous les jours, sous nos yeux. Et si nous ne sommes pas égaux devant la loi, c’est en fait parce que nous ne sommes pas égaux aux yeux du pouvoir.
Alors, peut-on créer un climat de sérénité dans le monde de la gestion et parmi l’encadrement national sur la base d’une simple promesse d’équité d’un pouvoir, fut-il omnipotent ? Cette démarche, qui fait dépendre le salut de leurs auteurs de la bonne volonté du pouvoir et non de la loi, est plutôt productive de l’insécurité pour les cadres : si l’autorité politique peut les défendre contre les effets d’une loi paradoxale, elle peut tout aussi bien s’en servir pour sévir contre eux. C’est ce qui est arrivé dans les années 1990 lorsqu’on assista à une campagne de poursuites contre des dirigeants des entreprises publiques avant que ces derniers ne furent mis hors de cause, parfois après plusieurs années d’emprisonnement. Pire, dans le cas de Khalifa, la pénalisation de l’acte de gestion a permis de charger le “niveau de gestion” de tout le poids de la forfaiture et de décharger le“niveau politique” de ses responsabilités. C’est ce qui aurait pu arriver dans l’affaire Sonatrach, si la justice italienne ne nous avait pas, involontairement, mis en devoir de voir plus haut.
Lorsque le pouvoir a voulu rassurer les terroristes contre d’éventuelles poursuites judiciaires, il s’est suffi de leur promettre l’impunité. Il a changé la loi de sorte à mettre à l’abri les soi-disant repentis hors de portée de la justice en “dépénalisant”, en quelque sorte, les actes de terrorisme, par la voie légale la plus solennelle. Et pour bien moins grave, les gestionnaires devraient retrouver le goût du risque sur simple promesse de bienveillance ?
La pratique répressive en matière de gestion, comme en d’autres domaines, est d’abord une pratique de protection du régime. C’est en cela que l’autorité ne peut se départir de tels instruments de mise au pas de catégories sociales qui, par nature, sont constitués d’acteurs sociaux actifs. Les représentants du pouvoir reconnaissent, à l’occasion, le caractère contreproductif de cette pénalisation qui… pénalise l’économie, la société et les institutions en muselant l’initiative de nos managers. Mais ils ne peuvent se départir d’instruments qui leur permettent de tenir en respect l’initiative managériale et de centraliser, dans les faits, le pouvoir économique.
La pénalisation de l’acte de gestion ne procède pas de la défense des intérêts économiques du pays : la preuve en est qu’il n’y a jamais un tel niveau de détournements et de corruption que depuis sa mise en œuvre judiciaire. C’est plutôt une mesure d’intérêt politique.
Mustapha Hammouche
Syrie, le jour d’après
Le scénario libyen – se lancer à la conquête de Damas à partir de Homs ou d’Alep – ayant échoué, place au bon vieux scénario irakien pour abattre le régime de Bachar al-Assad ! Le régime syrien qui dispose d’armes de destruction massive les aurait utilisées contre ses adversaires causant la mort de centaines de civils : 1 450 personnes gazées dont 400 enfants selon Washington, 281 morts selon les informations des services de renseignement français rendues publiques lundi par Paris. Or les preuves à charge avancées par les Français se fondent sur des présomptions, constituées pour l’essentiel, pour ne pas dire principalement, de vidéos, de témoignages fournis par des médecins syriens, des combattants islamistes et des civils militants ou sympathisants de l’opposition syrienne, donc des «preuves» provenant d’une source unique.
Bien que le régime de Bachar al-Assad ne soit pas celui d’un enfant de chœur – il a torturé, emprisonné ses opposants, tiré sur les manifestants qui exigeaient alors des élections libres – les «révélations» des services américains et français sur une supposée attaque chimique par Damas justifient-elles une intervention militaire massive en dehors de l’ONU, en violant les lois internationales ? Et si cette intervention militaire a lieu, afin de «punir» ce régime selon les propos du «soldat» Hollande, la vraie question à laquelle évitent de répondre les va-t-en-guerre socialistes français et leurs semblables américains, est celle-ci : que se passera-t-il après ? Qui sera en dernière analyse le vainqueur ? Certainement pas la paix et la démocratie.
Souvenons-nous. En 2002, les Etats-Unis et leurs alliés n’ont-ils pas invoqué «la guerre contre le terrorisme» pour justifier leur intervention militaire en Afghanistan, chasser les talibans, instaurer la démocratie et «libérer» la femme afghane ? Onze ans après, les talibans sont toujours là, ils se sont renforcés, tandis que les Américains s’apprêtent à quitter piteusement, sans gloire, l’Afghanistan. En mars 2003, prétextant que l’Irak disposait d’armes de destruction massive, les Etats-Unis l’envahissaient, promettant d’instaurer la démocratie et d’aider à la reconstruction du pays. Six ans plus tard, après une guerre destructrice ayant fait plus d’un million de morts, soit plus que la répression de Saddam, l’armée US quitte le pays avec armes et bagages, laissant l’Irak exsangue, en proie au terrorisme, et au bord de l’implosion ethnico-confessionnelle ! Dernier exemple, la Libye ! Cette fois-ci, c’est la France qui était aux manettes avec le soutien logistique des Etats-Unis et de l’Otan. Le régime de Kadhafi est tombé. La démocratie promise ? Walou ! La Libye, totalement déstabilisée, otage de milices rivales, a fini par être un arsenal à ciel ouvert pour les djihadistes, un sanctuaire de l’Aqmi et une menace pour ses voisins maghrébins !
Alors trêve d’hypocrisie, derrière ces beaux discours sur la démocratie et les droits de l’Homme destinés à une opinion publique occidentale matraquée et abusée par des médias en service commandé, se cachent de sordides intérêts de puissance. Car après la Syrie, à qui le tour ? Si réellement, Washington et ses alliés, qui disposent de moyens de pressions économiques et financières considérables, étaient animés par de si belles intentions (démocratie, droits de l’Homme et progrès social), ils pouvaient, en s’appuyant de surcroît sur les opinions publiques arabes, maghrébines et autres, avec le soutien de la Russie (elle n’était pas contre) faire plier le régime syrien au lieu de recourir à la force. Bien au contraire, privilégiant une issue militaire au lieu d’une solution basée sur un compromis acceptable par les deux parties, ils ont fermé les yeux sur la réalité du terrain où, contrairement à ce que rapportent les médias occidentaux, principalement français, ce sont les djihadistes du Front al-Nosra et de l’Etat islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) aidés par le groupe Dar al-islam (coalition de milices salafistes) dirigé par Zahrane Allouche financé par l’Arabie saoudite, qui contrôlent la quasi-totalité des zones dites «libérées». Ces groupes, forts de leurs 25 000 combattants, se trouvent dans la périphérie de Damas. Ils n’attendent plus que l’intervention occidentale pour conquérir la capitale syrienne. Or, à la veille de la conférence de Genève II, et depuis la reprise de la ville de Homs le 30 juillet dernier par les forces de Bachar, ces groupes de djihadistes étaient en sérieuse difficulté : ils battaient en retraite. Washington et Paris le savaient !
Par Hassane Zerrouky
Bien que le régime de Bachar al-Assad ne soit pas celui d’un enfant de chœur – il a torturé, emprisonné ses opposants, tiré sur les manifestants qui exigeaient alors des élections libres – les «révélations» des services américains et français sur une supposée attaque chimique par Damas justifient-elles une intervention militaire massive en dehors de l’ONU, en violant les lois internationales ? Et si cette intervention militaire a lieu, afin de «punir» ce régime selon les propos du «soldat» Hollande, la vraie question à laquelle évitent de répondre les va-t-en-guerre socialistes français et leurs semblables américains, est celle-ci : que se passera-t-il après ? Qui sera en dernière analyse le vainqueur ? Certainement pas la paix et la démocratie.
Souvenons-nous. En 2002, les Etats-Unis et leurs alliés n’ont-ils pas invoqué «la guerre contre le terrorisme» pour justifier leur intervention militaire en Afghanistan, chasser les talibans, instaurer la démocratie et «libérer» la femme afghane ? Onze ans après, les talibans sont toujours là, ils se sont renforcés, tandis que les Américains s’apprêtent à quitter piteusement, sans gloire, l’Afghanistan. En mars 2003, prétextant que l’Irak disposait d’armes de destruction massive, les Etats-Unis l’envahissaient, promettant d’instaurer la démocratie et d’aider à la reconstruction du pays. Six ans plus tard, après une guerre destructrice ayant fait plus d’un million de morts, soit plus que la répression de Saddam, l’armée US quitte le pays avec armes et bagages, laissant l’Irak exsangue, en proie au terrorisme, et au bord de l’implosion ethnico-confessionnelle ! Dernier exemple, la Libye ! Cette fois-ci, c’est la France qui était aux manettes avec le soutien logistique des Etats-Unis et de l’Otan. Le régime de Kadhafi est tombé. La démocratie promise ? Walou ! La Libye, totalement déstabilisée, otage de milices rivales, a fini par être un arsenal à ciel ouvert pour les djihadistes, un sanctuaire de l’Aqmi et une menace pour ses voisins maghrébins !
Alors trêve d’hypocrisie, derrière ces beaux discours sur la démocratie et les droits de l’Homme destinés à une opinion publique occidentale matraquée et abusée par des médias en service commandé, se cachent de sordides intérêts de puissance. Car après la Syrie, à qui le tour ? Si réellement, Washington et ses alliés, qui disposent de moyens de pressions économiques et financières considérables, étaient animés par de si belles intentions (démocratie, droits de l’Homme et progrès social), ils pouvaient, en s’appuyant de surcroît sur les opinions publiques arabes, maghrébines et autres, avec le soutien de la Russie (elle n’était pas contre) faire plier le régime syrien au lieu de recourir à la force. Bien au contraire, privilégiant une issue militaire au lieu d’une solution basée sur un compromis acceptable par les deux parties, ils ont fermé les yeux sur la réalité du terrain où, contrairement à ce que rapportent les médias occidentaux, principalement français, ce sont les djihadistes du Front al-Nosra et de l’Etat islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) aidés par le groupe Dar al-islam (coalition de milices salafistes) dirigé par Zahrane Allouche financé par l’Arabie saoudite, qui contrôlent la quasi-totalité des zones dites «libérées». Ces groupes, forts de leurs 25 000 combattants, se trouvent dans la périphérie de Damas. Ils n’attendent plus que l’intervention occidentale pour conquérir la capitale syrienne. Or, à la veille de la conférence de Genève II, et depuis la reprise de la ville de Homs le 30 juillet dernier par les forces de Bachar, ces groupes de djihadistes étaient en sérieuse difficulté : ils battaient en retraite. Washington et Paris le savaient !
Par Hassane Zerrouky
Si j’étais Président... (1)
Fin 2008, à quelques semaines de l'élection présidentielle, j'avais commis une série de chroniques intitulées : «Si j'étais Président !»
C'était, bien sûr, de la pure fiction, sous forme d'un texte libre imaginé par un journaliste tout aussi libre.
N'ayant ni les capacités, ni l'étoffe, ni le profil, ni la dimension historique, ni les appuis nécessaires, ni d'ailleurs l'envie de quitter ce métier si merveilleux qui peut me permettre de me prendre pour le grand boss aujourd'hui et, demain peut-être, pour un berger errant dans les steppes magiques de Sebdou, je précise qu'aucune responsabilité politique quelconque ne m'a jamais tenté et que mon élection, un jour, à la défunte Union des journalistes algériens ou mon passage à la section syndicale d'El Moudjahid, ne furent qu'accidents passagers... D'ailleurs, quelqu'un qui n'a jamais milité dans aucun parti peut-il prétendre à une quelconque carrière politique ?
J'ai écrit cette chronique, revisitée, revue et corrigée en ce mois de septembre 2013, juste pour m'amuser...
Voilà, je viens d’être élu. Je convoque le ministre des Finances et lui demande de réduire toutes les dépenses fastueuses imposées par le protocole. Plus de meubles importés à prix d’or et de garde-robe élaborée par les stylistes de renom ; juste le strict minimum. Mon bureau sera de style berbère. Il y a des artisans qualifiés pour me créer un mobilier qui fera l’envie de mes visiteurs par sa sobriété et son ancrage dans les traditions millénaires de mon peuple. Quand un roi ou un président vient en Algérie, je pense qu’il n’a pas à dormir dans une chambre importée ou s’asseoir sur un fauteuil signé par les créateurs les plus prestigieux de Paris ou de Milan ! Ce serait d’une telle vulgarité. Par contre, étant en Algérie, je me ferai un plaisir de lui montrer la richesse de notre patrimoine architectural, culturel et même culinaire. Après avoir convoqué le ministre des Finances, je prendrai l’avion pour Mascara où je déposerai une gerbe de fleurs sur la stèle érigée à la mémoire de l’émir Abdelkader, fondateur de l’Etat moderne algérien. Puis, tout près, j’en ferai de même sur la tombe du martyr Zabana, premier condamné à mort de la guerre de Libération.
A Tlemcen, j’irai embrasser mes amis, ces grands patriotes qu’on met malheureusement dans le même sac d’un régionalisme souvent combattu par un régionalisme plus abject encore. Je dirai à Tlemcen que le temps de la vraie réconciliation est venue et que les martyrs dont le sang arrose chaque centimètre de ces terres gorgées d’héroïsme, pourront enfin reposer en paix : leur ville et leur région seront désormais dans le cœur de tous les Algériens. Je ferai le serment de tout entreprendre pour donner à cette partie chère de mon pays la place qu’elle mérite : celle d’une seconde capitale.
De là, j’irai à Constantine pour me recueillir sur la sépulture de l’imam Ben Badis, réformateur et éducateur qui a lutté pour un islam de tolérance et de fraternité, un islam qui combat l’obscurantisme, l’arriération et s’oppose catégoriquement aux confréries religieuses réticentes au progrès et à la science. A côté, à Guelma, j’irai faire un pèlerinage à Aïn Hassania pour dire à la tribu des Boukharouba : «Merci d’avoir donné à l’Algérie un homme qui a rendu leur dignité aux khammès et aux bergers. Merci d’avoir permis à leurs enfants d’être des médecins, des ingénieurs et des architectes qui honorent l’Algérie partout dans le monde !» Dans la région de M’sila, je ferai une halte à la maison des Boudiaf et demanderai à la famille l’autorisation de la transformer en musée pour honorer la mémoire du grand combattant, véritable père de la Révolution, qu’il fut et du président honnête et courageux qu’il a voulu être. A Biskra, je m’inclinerai sur la tombe du colonel Chabani, assassiné par les dictateurs en herbe, tous complices du fauchage d’un des éléments les plus qualifiés de la jeune Armée nationale populaire. Ceux qui ont donné l’ordre de le tuer et ceux qui ont siégé au tribunal l’ayant condamné et qui se sont tus, assistant passivement à la funeste fusillade, sont tous responsables devant l’Histoire ! Ayant connu son frère il y a quelque temps pour défendre, dans ces colonnes ou d’autres, la mémoire et l’honneur du martyr, je lui donnerai une franche et fraternelle accolade et présenterai à la famille les excuses du peuple algérien. De là, je ferai un saut dans les Aurès pour lancer un message d’espoir aux populations locales. Je grimperai sur les cimes du Chélia pour dire aux familles éprouvées par la misère et les fausses promesses que des programmes spéciaux vont être annoncées pour leur permettre de retrouver leur dignité. Je leur dirai qu’elles sont également concernées par les mesures qui seront prises dans le cadre du plan national pour la sauvegarde et la promotion de la langue nationale amazighe. Je ne peux passer par les Aurès sans rendre l'hommage qu'il mérite au grand patriote Mustapha Ben Boulaïd et honorer sa mémoire ainsi que celle de tous les chouhadas de cette noble terre chaouie.
J’irai en Kabylie, pays des hommes debout, pour dire aux enfants de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira que le temps de la réconciliation est arrivé, que l’Algérie a besoin d’eux pour bâtir un nouveau rêve.
J’irai me recueillir sur la tombe de Lalla Fatma N’soumer et annoncerai à partir de ce lieu l’abrogation du Code de la famille et la fin de la polygamie. Je présenterai des excuses aux descendants de l’héroïne pour le massacre télévisuel et l’affreuse image de la civilisation berbère donnée par le feuilleton tourné en… Syrie. J’irai également sur la tombe de Massinissa Guermah, martyr de la lutte citoyenne, et demanderai que des rues, des établissements scolaires et des localités portent son nom. Je demanderai aux Arouch de passer me voir à Alger. Je leur présenterai mon plan pour régler définitivement la crise kabyle du début des années 2000. Je leur parlerai de ma conception de la démocratie : c’est le système qui garantit l’alternance et qui ne peut être que l’expression de la volonté populaire ; pas celle que l’on convoque frauduleusement pour prolonger les mandats au-delà des limites imposées par la Constitution, mais celle qui sort de l’urne libre. Je leur dirai franchement que la langue arabe ne peut pas être abandonnée comme le demandent certains extrémistes.
Je leur annoncerai un programme spécial pour permettre au berbère de sortir du stade folklorique dans lequel il a été confiné. Son enseignement sera généralisé. Les cours d’histoire seront revus et corrigés pour permettre aux jeunes générations de mieux s’imprégner des réalités nationales à mille lieues de ce qu’on leur raconte habituellement. Dans toutes les wilayas, il sera demandé aux responsables de la culture d’inclure des activités spécifiques en langue berbère dans leurs programmes. Un bouquet de chaînes numériques parlant toutes les variantes du berbère sera mis en place. Des canaux pour enfants, d’information, sportifs et culturels d’expression berbère seront lancés. Dans les wilayas où la majorité de la population parle tamazight, les programmes des chaînes locales seront dans cette langue. Enfin, les députés qui le désirent pourront s’exprimer dans leur langue maternelle. Pour ceux qui ne comprennent pas, on utilisera dans un premier temps la traduction simultanée en espérant qu’au bout de quelques années, on n’aura plus besoin d’une telle absurdité ! Il s’agira d’un premier train de mesures prises en urgence pour lancer un message d’espoir aux populations meurtries de la Kabylie et des Aurès. Des actions en profondeur seront réalisées par la suite, après une large consultation des principaux intéressés.
Après un passage au Sud pour dire aux fières populations de ces régions le souci de la nouvelle direction d'effacer les erreurs du passé en les hissant au rang de citoyens libres et dignes qui ne seront plus surveillés et réprimés par la police pour leurs actions citoyennes. Du travail pour tous dans des domaines divers et notamment le tourisme : il n'y a pas que le pétrole et un véritable trésor dort entre les dunes. Il n'attend que les bras et le génie du Sud pour voir le jour et produire les richesses qui permettront à nos enfants du Sud de s'épanouir.
A Alger, j’irai à la Casbah pour faire l’annonce du plan le plus ambitieux de l’Algérie indépendante et qui donnera à la Citadelle d’El Bahdja les allures d’une grande cité d’art et d’histoire ouverte à la vie et au tourisme, une ville entièrement restaurée et où les boutiques et les ateliers artisanaux, les librairies, les salles de concert, les petits théâtres, les cafés populaires et les restaurants gastronomiques, attireront tous les nostalgiques de ce quartier mythique. Alger sera toujours Alger et mérite un plan spécial pour stopper sa dégradation et la malvie qui y règne. Tout sera mobilisé pour que notre capitale retrouve son lustre, mais pas au détriment des familles qu’on déloge pour faire plaisir aux amis du Golfe arabe, pas avec des tours de verre qui ne serviront qu’à enrichir les plus riches par le biais de la spéculation immobilière ! Alger sera plus algérienne que jamais, fière et debout en face de la mer, ouverte d’abord aux enfants de l’Algérie ! Et pour qu’elle puisse s’épanouir sans les tracas actuels et les mille difficultés de la vie quotidienne, je prendrai la décision de délocaliser la capitale politique en créant une nouvelle ville sur les hauts plateaux steppiques de Djelfa. Une sorte de Washington ou Rabat qui ne gênent en rien la croissance et la prépondérance de New York ou Casablanca !
(A suivre)
Par Maâmar FARAH
C'était, bien sûr, de la pure fiction, sous forme d'un texte libre imaginé par un journaliste tout aussi libre.
N'ayant ni les capacités, ni l'étoffe, ni le profil, ni la dimension historique, ni les appuis nécessaires, ni d'ailleurs l'envie de quitter ce métier si merveilleux qui peut me permettre de me prendre pour le grand boss aujourd'hui et, demain peut-être, pour un berger errant dans les steppes magiques de Sebdou, je précise qu'aucune responsabilité politique quelconque ne m'a jamais tenté et que mon élection, un jour, à la défunte Union des journalistes algériens ou mon passage à la section syndicale d'El Moudjahid, ne furent qu'accidents passagers... D'ailleurs, quelqu'un qui n'a jamais milité dans aucun parti peut-il prétendre à une quelconque carrière politique ?
J'ai écrit cette chronique, revisitée, revue et corrigée en ce mois de septembre 2013, juste pour m'amuser...
Voilà, je viens d’être élu. Je convoque le ministre des Finances et lui demande de réduire toutes les dépenses fastueuses imposées par le protocole. Plus de meubles importés à prix d’or et de garde-robe élaborée par les stylistes de renom ; juste le strict minimum. Mon bureau sera de style berbère. Il y a des artisans qualifiés pour me créer un mobilier qui fera l’envie de mes visiteurs par sa sobriété et son ancrage dans les traditions millénaires de mon peuple. Quand un roi ou un président vient en Algérie, je pense qu’il n’a pas à dormir dans une chambre importée ou s’asseoir sur un fauteuil signé par les créateurs les plus prestigieux de Paris ou de Milan ! Ce serait d’une telle vulgarité. Par contre, étant en Algérie, je me ferai un plaisir de lui montrer la richesse de notre patrimoine architectural, culturel et même culinaire. Après avoir convoqué le ministre des Finances, je prendrai l’avion pour Mascara où je déposerai une gerbe de fleurs sur la stèle érigée à la mémoire de l’émir Abdelkader, fondateur de l’Etat moderne algérien. Puis, tout près, j’en ferai de même sur la tombe du martyr Zabana, premier condamné à mort de la guerre de Libération.
A Tlemcen, j’irai embrasser mes amis, ces grands patriotes qu’on met malheureusement dans le même sac d’un régionalisme souvent combattu par un régionalisme plus abject encore. Je dirai à Tlemcen que le temps de la vraie réconciliation est venue et que les martyrs dont le sang arrose chaque centimètre de ces terres gorgées d’héroïsme, pourront enfin reposer en paix : leur ville et leur région seront désormais dans le cœur de tous les Algériens. Je ferai le serment de tout entreprendre pour donner à cette partie chère de mon pays la place qu’elle mérite : celle d’une seconde capitale.
De là, j’irai à Constantine pour me recueillir sur la sépulture de l’imam Ben Badis, réformateur et éducateur qui a lutté pour un islam de tolérance et de fraternité, un islam qui combat l’obscurantisme, l’arriération et s’oppose catégoriquement aux confréries religieuses réticentes au progrès et à la science. A côté, à Guelma, j’irai faire un pèlerinage à Aïn Hassania pour dire à la tribu des Boukharouba : «Merci d’avoir donné à l’Algérie un homme qui a rendu leur dignité aux khammès et aux bergers. Merci d’avoir permis à leurs enfants d’être des médecins, des ingénieurs et des architectes qui honorent l’Algérie partout dans le monde !» Dans la région de M’sila, je ferai une halte à la maison des Boudiaf et demanderai à la famille l’autorisation de la transformer en musée pour honorer la mémoire du grand combattant, véritable père de la Révolution, qu’il fut et du président honnête et courageux qu’il a voulu être. A Biskra, je m’inclinerai sur la tombe du colonel Chabani, assassiné par les dictateurs en herbe, tous complices du fauchage d’un des éléments les plus qualifiés de la jeune Armée nationale populaire. Ceux qui ont donné l’ordre de le tuer et ceux qui ont siégé au tribunal l’ayant condamné et qui se sont tus, assistant passivement à la funeste fusillade, sont tous responsables devant l’Histoire ! Ayant connu son frère il y a quelque temps pour défendre, dans ces colonnes ou d’autres, la mémoire et l’honneur du martyr, je lui donnerai une franche et fraternelle accolade et présenterai à la famille les excuses du peuple algérien. De là, je ferai un saut dans les Aurès pour lancer un message d’espoir aux populations locales. Je grimperai sur les cimes du Chélia pour dire aux familles éprouvées par la misère et les fausses promesses que des programmes spéciaux vont être annoncées pour leur permettre de retrouver leur dignité. Je leur dirai qu’elles sont également concernées par les mesures qui seront prises dans le cadre du plan national pour la sauvegarde et la promotion de la langue nationale amazighe. Je ne peux passer par les Aurès sans rendre l'hommage qu'il mérite au grand patriote Mustapha Ben Boulaïd et honorer sa mémoire ainsi que celle de tous les chouhadas de cette noble terre chaouie.
J’irai en Kabylie, pays des hommes debout, pour dire aux enfants de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira que le temps de la réconciliation est arrivé, que l’Algérie a besoin d’eux pour bâtir un nouveau rêve.
J’irai me recueillir sur la tombe de Lalla Fatma N’soumer et annoncerai à partir de ce lieu l’abrogation du Code de la famille et la fin de la polygamie. Je présenterai des excuses aux descendants de l’héroïne pour le massacre télévisuel et l’affreuse image de la civilisation berbère donnée par le feuilleton tourné en… Syrie. J’irai également sur la tombe de Massinissa Guermah, martyr de la lutte citoyenne, et demanderai que des rues, des établissements scolaires et des localités portent son nom. Je demanderai aux Arouch de passer me voir à Alger. Je leur présenterai mon plan pour régler définitivement la crise kabyle du début des années 2000. Je leur parlerai de ma conception de la démocratie : c’est le système qui garantit l’alternance et qui ne peut être que l’expression de la volonté populaire ; pas celle que l’on convoque frauduleusement pour prolonger les mandats au-delà des limites imposées par la Constitution, mais celle qui sort de l’urne libre. Je leur dirai franchement que la langue arabe ne peut pas être abandonnée comme le demandent certains extrémistes.
Je leur annoncerai un programme spécial pour permettre au berbère de sortir du stade folklorique dans lequel il a été confiné. Son enseignement sera généralisé. Les cours d’histoire seront revus et corrigés pour permettre aux jeunes générations de mieux s’imprégner des réalités nationales à mille lieues de ce qu’on leur raconte habituellement. Dans toutes les wilayas, il sera demandé aux responsables de la culture d’inclure des activités spécifiques en langue berbère dans leurs programmes. Un bouquet de chaînes numériques parlant toutes les variantes du berbère sera mis en place. Des canaux pour enfants, d’information, sportifs et culturels d’expression berbère seront lancés. Dans les wilayas où la majorité de la population parle tamazight, les programmes des chaînes locales seront dans cette langue. Enfin, les députés qui le désirent pourront s’exprimer dans leur langue maternelle. Pour ceux qui ne comprennent pas, on utilisera dans un premier temps la traduction simultanée en espérant qu’au bout de quelques années, on n’aura plus besoin d’une telle absurdité ! Il s’agira d’un premier train de mesures prises en urgence pour lancer un message d’espoir aux populations meurtries de la Kabylie et des Aurès. Des actions en profondeur seront réalisées par la suite, après une large consultation des principaux intéressés.
Après un passage au Sud pour dire aux fières populations de ces régions le souci de la nouvelle direction d'effacer les erreurs du passé en les hissant au rang de citoyens libres et dignes qui ne seront plus surveillés et réprimés par la police pour leurs actions citoyennes. Du travail pour tous dans des domaines divers et notamment le tourisme : il n'y a pas que le pétrole et un véritable trésor dort entre les dunes. Il n'attend que les bras et le génie du Sud pour voir le jour et produire les richesses qui permettront à nos enfants du Sud de s'épanouir.
A Alger, j’irai à la Casbah pour faire l’annonce du plan le plus ambitieux de l’Algérie indépendante et qui donnera à la Citadelle d’El Bahdja les allures d’une grande cité d’art et d’histoire ouverte à la vie et au tourisme, une ville entièrement restaurée et où les boutiques et les ateliers artisanaux, les librairies, les salles de concert, les petits théâtres, les cafés populaires et les restaurants gastronomiques, attireront tous les nostalgiques de ce quartier mythique. Alger sera toujours Alger et mérite un plan spécial pour stopper sa dégradation et la malvie qui y règne. Tout sera mobilisé pour que notre capitale retrouve son lustre, mais pas au détriment des familles qu’on déloge pour faire plaisir aux amis du Golfe arabe, pas avec des tours de verre qui ne serviront qu’à enrichir les plus riches par le biais de la spéculation immobilière ! Alger sera plus algérienne que jamais, fière et debout en face de la mer, ouverte d’abord aux enfants de l’Algérie ! Et pour qu’elle puisse s’épanouir sans les tracas actuels et les mille difficultés de la vie quotidienne, je prendrai la décision de délocaliser la capitale politique en créant une nouvelle ville sur les hauts plateaux steppiques de Djelfa. Une sorte de Washington ou Rabat qui ne gênent en rien la croissance et la prépondérance de New York ou Casablanca !
(A suivre)
Par Maâmar FARAH
LE GOUVERNEMENT ÉGYPTIEN EN GUERRE CONTRE AL JAZEERA
«La télévision est un instrument majeur de pouvoir. Elle doit demeurer une arme essentielle de la citoyenneté.» Laure Adler dans Les dossiers de l'Audiovisuel
Décidément, c'est la guerre entre le gouvernement égyptien et le groupe qatari Al Jazeera. Jamais la télévision qatarie n'a été autant indésirable en Egypte même du temps de l'ancien président, Hosni Moubarak.
Après les attaques policières et de voyous, c'est la justice égyptienne qui a été enclenchée puisqu'elle a ordonné ce 3 septembre la fermeture définitive de quatre chaînes de télévision d'obédience islamiste: Ahrar 25 (la chaîne des Frères musulmans) et deux autres canaux islamistes, Al-Quds et Al-Yarmouk. En plus d'Al Jazeera Mubashir, dont l'audience était en hausse depuis le début de la crise en Egypte.
Les quatre chaînes en question paient leur soutien à l'ex-président Morsi et la contestation islamiste égyptienne. Ahrar 25, avec plusieurs autres chaînes islamistes, avait été interrompue quelques heures après la destitution et l'arrestation du président islamiste, Mohamed Morsi, par l'armée, le 3 juillet, ce que les principales organisations de défense des droits de l'homme en Egypte avaient dénoncé.
Lundi 2 septembre, la chaîne islamiste al-Hafez avait déjà fait l'objet d'une fermeture définitive, pour «atteinte à l'unité nationale» et incitation à la haine contre les Coptes, les chrétiens d'Egypte, qui représentent environ 10% de la population du pays.
La décision du tribunal administratif du Caire à l'encontre d'Al Jazeera Mubasher Misr entérine ce que cette dernière dénonçait comme une campagne «menée» contre elle. Ses locaux avaient en effet été fouillés dès le 3 juillet après la diffusion d'une vidéo où Mohamed Morsi, destitué par l'armée, se déclarait le seul président «légitime» d'Egypte.
Quelques jours après, le 1er septembre, trois journalistes indépendants étrangers travaillant pour la version anglaise de la chaîne, ont été expulsés d'Egypte, tandis que les locaux d'Al Jazeera Mubasher Misr ont été perquisitionnés à plusieurs reprises et du matériel a été saisi.
Al Jazeera a affirmé que deux de ses employés, le correspondant arabophone Abdallah al-Chami et le cameraman Mohamed Badr, ont également été détenus pendant plus d'un mois.
Par ailleurs, le groupe de télévision satellitaire qatari a accusé les autorités égyptiennes de brouiller toutes ses chaînes en Egypte alors qu'elle poursuit sa couverture critique de la répression policière des islamistes dans ce pays. Le groupe Al Jazeera a affirmé que «des experts indépendants», engagés par le groupe qatari ont localisé l'origine du brouillage qui émane de la capitale égyptienne. Les experts étaient «sûrs du lieu et du responsable» du brouillage, a poursuivi Al Jazeera, précisant qu'ils avaient identifié des endroits à l'est et à l'ouest du Caire, notamment des installations militaires, comme sources des interférences.
Al Jazeera a indiqué avoir été obligée de changer ses fréquences à plusieurs reprises pour permettre à ses téléspectateurs de capter ses chaînes d'information et de sports.
Le Qatar, qui était l'un des principaux soutiens de M.Morsi, avait condamné la répression policière des partisans du président destitué. Cette situation a poussé le Qatar à lancer son propre satellite et éviter les brouillages satellites, lancés parfois par les Egyptiens et parfois par les Jordaniens.
Amira SOLTANE
Décidément, c'est la guerre entre le gouvernement égyptien et le groupe qatari Al Jazeera. Jamais la télévision qatarie n'a été autant indésirable en Egypte même du temps de l'ancien président, Hosni Moubarak.
Après les attaques policières et de voyous, c'est la justice égyptienne qui a été enclenchée puisqu'elle a ordonné ce 3 septembre la fermeture définitive de quatre chaînes de télévision d'obédience islamiste: Ahrar 25 (la chaîne des Frères musulmans) et deux autres canaux islamistes, Al-Quds et Al-Yarmouk. En plus d'Al Jazeera Mubashir, dont l'audience était en hausse depuis le début de la crise en Egypte.
Les quatre chaînes en question paient leur soutien à l'ex-président Morsi et la contestation islamiste égyptienne. Ahrar 25, avec plusieurs autres chaînes islamistes, avait été interrompue quelques heures après la destitution et l'arrestation du président islamiste, Mohamed Morsi, par l'armée, le 3 juillet, ce que les principales organisations de défense des droits de l'homme en Egypte avaient dénoncé.
Lundi 2 septembre, la chaîne islamiste al-Hafez avait déjà fait l'objet d'une fermeture définitive, pour «atteinte à l'unité nationale» et incitation à la haine contre les Coptes, les chrétiens d'Egypte, qui représentent environ 10% de la population du pays.
La décision du tribunal administratif du Caire à l'encontre d'Al Jazeera Mubasher Misr entérine ce que cette dernière dénonçait comme une campagne «menée» contre elle. Ses locaux avaient en effet été fouillés dès le 3 juillet après la diffusion d'une vidéo où Mohamed Morsi, destitué par l'armée, se déclarait le seul président «légitime» d'Egypte.
Quelques jours après, le 1er septembre, trois journalistes indépendants étrangers travaillant pour la version anglaise de la chaîne, ont été expulsés d'Egypte, tandis que les locaux d'Al Jazeera Mubasher Misr ont été perquisitionnés à plusieurs reprises et du matériel a été saisi.
Al Jazeera a affirmé que deux de ses employés, le correspondant arabophone Abdallah al-Chami et le cameraman Mohamed Badr, ont également été détenus pendant plus d'un mois.
Par ailleurs, le groupe de télévision satellitaire qatari a accusé les autorités égyptiennes de brouiller toutes ses chaînes en Egypte alors qu'elle poursuit sa couverture critique de la répression policière des islamistes dans ce pays. Le groupe Al Jazeera a affirmé que «des experts indépendants», engagés par le groupe qatari ont localisé l'origine du brouillage qui émane de la capitale égyptienne. Les experts étaient «sûrs du lieu et du responsable» du brouillage, a poursuivi Al Jazeera, précisant qu'ils avaient identifié des endroits à l'est et à l'ouest du Caire, notamment des installations militaires, comme sources des interférences.
Al Jazeera a indiqué avoir été obligée de changer ses fréquences à plusieurs reprises pour permettre à ses téléspectateurs de capter ses chaînes d'information et de sports.
Le Qatar, qui était l'un des principaux soutiens de M.Morsi, avait condamné la répression policière des partisans du président destitué. Cette situation a poussé le Qatar à lancer son propre satellite et éviter les brouillages satellites, lancés parfois par les Egyptiens et parfois par les Jordaniens.
Amira SOLTANE
Le Président Abdelaziz Bouteflika en images, rien que du cinéma
Comment fabriquer de l’émotion 100% algérienne ? Depuis le 12 juin 2013, la télé est devenue l’attachée de presse cinématographique d’un Président en mal de quotidiens algériens. Analyse des trois dernières et conséquentes apparitions de Abdelaziz Bouteflika depuis son «congé maladie» du 27 avril 2013, suite à un accident ischémique transitoire.
12 juin 2013. Les gestes du quotidien pour rassurer
Que voit-on ce 12 juin 2013 dans notre petite lucarne ? Pratiquement rien qui ne donne le tournis, excepté une mise en scène maladroitement effectuée par le réalisateur télé, donc du département communication de la Présidence, qui tente de montrer un homme totalement indépendant de la maladie et encore apte à bouger, manger, respirer, ouvrir les yeux, boire, écouter, répondre. Les images défilent lentement, posément, et le montage, par petits coups, se veut plus pernicieux, en évitant par exemple le son (aucun captage de la conversation entre Bouteflika et son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, juste les flashs des appareils photos), excepté un commentaire écrit au scalpel du journaliste qui relate les deux heures d’entretien sans qu’on en ait une réelle preuve, le tout interrompu sans cesse par un montage qui coupe dans l’action elle-même. Exemple : le Président effleure le rebord de sa tasse de ses lèvres, puis la pose sur la table. Il prend une serviette et cut ! Le plan suivant est suffisamment large pour que l’on comprenne que cette image ne suit pas la chronologie de l’action, qu’il y a maldonne sur la durée réelle du geste. Dernier plan : Bouteflika regarde Sellal, mais on sent, par sa gestuelle, qu’il vient de poser la serviette sur la table. Il y a donc montage, et dans la foulée un désir formel de filtrer certaines images, certains instants. L’idée de cette séquence est de rassurer, soulager le peuple algérien que son Président est encore vivant. Et comment y procéder ? En lui montrant les choses qui lui sont familières, à savoir les mêmes gestes qu’il effectue dans son quotidien. Enfin, en affichant cette situation bancale, le spectateur devient un voyeur et ressent de l’empathie envers ce malade suffisamment âgé pour se dire : «Laissons-le tranquille.» A partir du moment où l’image crée une émotion fabriquée, il y a violence : l’esprit de celui qui regarde est suffisamment taillé en pièces, pour «accepter» dorénavant l’absence des hautes instances politiques, et dans la foulée, la situation bringuebalante de la politique algérienne. La télé devient donc un mouchoir de luxe.
16 juillet. On ne remarque rien et c’est déjà beaucoup
Bouteflika arrive en Algérie. Son avion vient de se poser. Les officiels sont présents. Le Président sort enfin de l’avion, d’un pas tranquille. Mais il n’a pas eu le temps de fouler le tarmac que le montage, toujours féroce de la télévision, coupe l’action pour passer à autre chose. On y voit le cortège du Président, des voitures rouler à vive allure, sans que l’on puisse identifier dans laquelle de ces berlines se trouve Abdelaziz Bouteflika. On imagine, et c’est déjà essentiel pour la télévision. Dernière séquence de ce reportage, le sempiternel tableau où l’on voit le Président recevoir entre autres le président du Conseil, le président de l’Assemblée et son Premier ministre. Contrairement aux images parisiennes du 12 juin, il paraît moins détendu, plus à l’aise, mais toujours avec ce regard étrangement vide. Que voit-on cette fois-ci ? Qu’il peut suivre plusieurs conversations grâce notamment à la disposition des invités, assis aux deux extrémités de la pièce, sur de larges canapés, donnant un aperçu de la possibilité pour le Président d’être encore attentif. Puis l’on entend – assez mal – une phrase de Larbi Ould Khelifa dans laquelle le mot «toujours» vient heurter nos oreilles. Plan suivant, Sellal s’adresse au Président, mais ce n’est pas sa voix qu’on l’on cerne, mais plutôt celle d’Ould Khelifa avec son mot «toujours». Encore une fois, la télévision filtre et l’image et le son, afin de ne pas montrer la «réalité» des choses, sous les flashs des appareils photos. Mais cela va tellement vite que l’on ne constate pratiquement rien. Et c’est déjà beaucoup.
14 août. Le Président hors sujet
La séquence va durer 27 secondes. Pas plus pas moins. Ce jour-là, les Algériens découvrent la troisième apparition officielle de leur Président, recevant le Premier ministre dans sa résidence d’Alger. Toujours des vases posés derrière Abdelaziz Bouteflika, toujours une table bien garnie de pâtisseries et autres sucreries, et toujours le Président qui affiche un regard vide tandis que Sellal lui explique deux trois choses qu’il sait de l’Algérie. On y voit les flashs mais on ne les entend pas. Mieux que ça, le son n’est pas celui de l’entretien, mais d’une pièce autre que celle où l’on voit les deux personnages, comme si le montage a été effectué «ailleurs». Et c’est la plus belle des définitions pour ces 27 secondes : tout ce que l’on voit, ressent et entend, se situe en dehors du Président, comme s’il était hors sujet de la séquence filmée. Avec cette séquence mal montée, mal enregistrée, mal finalisée, le spectateur a cette impression de ne pas réellement voir ce qu’on lui montre, excepté les bruits de couloir à travers le son qu’il perçoit. La télévision devient non plus une image sur la société, mais sur les couloirs fantomatiques d’une quelconque institution, d’un pays en somme !
3 septembre. On entend une voix
Cette fois-ci, le Président reçoit le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), en la personne d’Ahmed Gaïd Salah, qu’il avait déjà reçu le 14 août dernier. Toujours cette pièce familière, toujours cette résidence située dans la capitale et toujours assis confortablement dans un fauteuil, avec face à lui une table bien garnie de pâtisseries ainsi que le café de circonstance. Fait exceptionnel, on entend clairement la voix d’outre-tombe, maladroite, douce du Président, qui présente, il est évident, une difficulté à s’exprimer. Pas l’once d’une manipulation au niveau du son (c’est bel et bien le son direct), ni d’un plan qui serait répété deux fois, juste le sempiternel cut de rigueur, pour ne pas trop montrer les difficultés physiques et autres hésitations d’Abdelaziz Bouteflika. A travers ces images, le service de la communication de la Présidence souhaite montrer un Président apte à boire, manger, écouter, réfléchir et surtout parler. De la voix, du geste et des yeux. Le Président n’est plus une machine dans laquelle on insérerait une pièce pour faire fonctionner. C’est bel et bien un être humain. Enfin, c’est ce que les images souhaitent montrer. Malgré tout, une question reste en suspens : que se passe-t-il hors-champ ?
Samir Ardjoum
12 juin 2013. Les gestes du quotidien pour rassurer
Que voit-on ce 12 juin 2013 dans notre petite lucarne ? Pratiquement rien qui ne donne le tournis, excepté une mise en scène maladroitement effectuée par le réalisateur télé, donc du département communication de la Présidence, qui tente de montrer un homme totalement indépendant de la maladie et encore apte à bouger, manger, respirer, ouvrir les yeux, boire, écouter, répondre. Les images défilent lentement, posément, et le montage, par petits coups, se veut plus pernicieux, en évitant par exemple le son (aucun captage de la conversation entre Bouteflika et son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, juste les flashs des appareils photos), excepté un commentaire écrit au scalpel du journaliste qui relate les deux heures d’entretien sans qu’on en ait une réelle preuve, le tout interrompu sans cesse par un montage qui coupe dans l’action elle-même. Exemple : le Président effleure le rebord de sa tasse de ses lèvres, puis la pose sur la table. Il prend une serviette et cut ! Le plan suivant est suffisamment large pour que l’on comprenne que cette image ne suit pas la chronologie de l’action, qu’il y a maldonne sur la durée réelle du geste. Dernier plan : Bouteflika regarde Sellal, mais on sent, par sa gestuelle, qu’il vient de poser la serviette sur la table. Il y a donc montage, et dans la foulée un désir formel de filtrer certaines images, certains instants. L’idée de cette séquence est de rassurer, soulager le peuple algérien que son Président est encore vivant. Et comment y procéder ? En lui montrant les choses qui lui sont familières, à savoir les mêmes gestes qu’il effectue dans son quotidien. Enfin, en affichant cette situation bancale, le spectateur devient un voyeur et ressent de l’empathie envers ce malade suffisamment âgé pour se dire : «Laissons-le tranquille.» A partir du moment où l’image crée une émotion fabriquée, il y a violence : l’esprit de celui qui regarde est suffisamment taillé en pièces, pour «accepter» dorénavant l’absence des hautes instances politiques, et dans la foulée, la situation bringuebalante de la politique algérienne. La télé devient donc un mouchoir de luxe.
16 juillet. On ne remarque rien et c’est déjà beaucoup
Bouteflika arrive en Algérie. Son avion vient de se poser. Les officiels sont présents. Le Président sort enfin de l’avion, d’un pas tranquille. Mais il n’a pas eu le temps de fouler le tarmac que le montage, toujours féroce de la télévision, coupe l’action pour passer à autre chose. On y voit le cortège du Président, des voitures rouler à vive allure, sans que l’on puisse identifier dans laquelle de ces berlines se trouve Abdelaziz Bouteflika. On imagine, et c’est déjà essentiel pour la télévision. Dernière séquence de ce reportage, le sempiternel tableau où l’on voit le Président recevoir entre autres le président du Conseil, le président de l’Assemblée et son Premier ministre. Contrairement aux images parisiennes du 12 juin, il paraît moins détendu, plus à l’aise, mais toujours avec ce regard étrangement vide. Que voit-on cette fois-ci ? Qu’il peut suivre plusieurs conversations grâce notamment à la disposition des invités, assis aux deux extrémités de la pièce, sur de larges canapés, donnant un aperçu de la possibilité pour le Président d’être encore attentif. Puis l’on entend – assez mal – une phrase de Larbi Ould Khelifa dans laquelle le mot «toujours» vient heurter nos oreilles. Plan suivant, Sellal s’adresse au Président, mais ce n’est pas sa voix qu’on l’on cerne, mais plutôt celle d’Ould Khelifa avec son mot «toujours». Encore une fois, la télévision filtre et l’image et le son, afin de ne pas montrer la «réalité» des choses, sous les flashs des appareils photos. Mais cela va tellement vite que l’on ne constate pratiquement rien. Et c’est déjà beaucoup.
14 août. Le Président hors sujet
La séquence va durer 27 secondes. Pas plus pas moins. Ce jour-là, les Algériens découvrent la troisième apparition officielle de leur Président, recevant le Premier ministre dans sa résidence d’Alger. Toujours des vases posés derrière Abdelaziz Bouteflika, toujours une table bien garnie de pâtisseries et autres sucreries, et toujours le Président qui affiche un regard vide tandis que Sellal lui explique deux trois choses qu’il sait de l’Algérie. On y voit les flashs mais on ne les entend pas. Mieux que ça, le son n’est pas celui de l’entretien, mais d’une pièce autre que celle où l’on voit les deux personnages, comme si le montage a été effectué «ailleurs». Et c’est la plus belle des définitions pour ces 27 secondes : tout ce que l’on voit, ressent et entend, se situe en dehors du Président, comme s’il était hors sujet de la séquence filmée. Avec cette séquence mal montée, mal enregistrée, mal finalisée, le spectateur a cette impression de ne pas réellement voir ce qu’on lui montre, excepté les bruits de couloir à travers le son qu’il perçoit. La télévision devient non plus une image sur la société, mais sur les couloirs fantomatiques d’une quelconque institution, d’un pays en somme !
3 septembre. On entend une voix
Cette fois-ci, le Président reçoit le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), en la personne d’Ahmed Gaïd Salah, qu’il avait déjà reçu le 14 août dernier. Toujours cette pièce familière, toujours cette résidence située dans la capitale et toujours assis confortablement dans un fauteuil, avec face à lui une table bien garnie de pâtisseries ainsi que le café de circonstance. Fait exceptionnel, on entend clairement la voix d’outre-tombe, maladroite, douce du Président, qui présente, il est évident, une difficulté à s’exprimer. Pas l’once d’une manipulation au niveau du son (c’est bel et bien le son direct), ni d’un plan qui serait répété deux fois, juste le sempiternel cut de rigueur, pour ne pas trop montrer les difficultés physiques et autres hésitations d’Abdelaziz Bouteflika. A travers ces images, le service de la communication de la Présidence souhaite montrer un Président apte à boire, manger, écouter, réfléchir et surtout parler. De la voix, du geste et des yeux. Le Président n’est plus une machine dans laquelle on insérerait une pièce pour faire fonctionner. C’est bel et bien un être humain. Enfin, c’est ce que les images souhaitent montrer. Malgré tout, une question reste en suspens : que se passe-t-il hors-champ ?
Samir Ardjoum
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