mardi 22 septembre 2009

Relâchés, les démons ?

Est-il naturel qu’en moins de vingt-quatre heures, les prix passent de 30 à 100 dinars, si ce n’est là un exploit de djinns chevronnés ?

Les croyances chez les populations musulmanes de la RADP soutiennent que les démons sont enchaînés dès le début de ramadan et ne sont relâchés qu’à la veille du 27e jour de ce mois sacré où s’accomplit le 4e pilier de l’islam : le jeûne. Une croyance qui cette année a pu se vérifier au moins dans nos marchés où la ménagère dit en rencontrer des tas depuis la journée qui symbolise chez nous Lïelat-el-qadr (la nuit du destin).

Paraît-il, une fois relâchés, ils se sont précipités sur les marchés pour y «démoniaquiser» les prix et leur opérer une hausse jamais connue de mémoire d’Algérien durant les fins de ramadan où la tendance est traditionnellement à la baisse. Du coup, l’ambiance dans Souk El-Hadj Lakhdar nous apparaît plus clémente, ses acteurs plus corrects, moins… démoniaques.

Certains produits comme la tomate ont, du jour au lendemain, vu leurs prix réussir le triple saut sans le moindre petit entraînement, sans la moindre petite préparation. Est-il naturel qu’en moins de vingt-quatre heures, les prix passent de 30 à 100 dinars, si ce n’est là un exploit de djinns chevronnés ? Des augmentations qui forceront les petites bourses à prolonger partiellement un jeûne devenu très attractif en cette période où l’Algérien se fait saigner à blanc sous l’œil vigilant d’un Beylik solidaire.

Certains pères de famille auront à choisir entre le tablier et la tomate alors que d’autres désespèrent et du tablier et de la tomate et du Beylik et de ses syndicats. Ils doivent se demander pourquoi on n’oriente pas nos spécialistes de l’import-import à aller en Chine nous chercher de la tomate, de la pomme de terre ou du kharroub comme ils font si bien avec les produits manufacturés ?

Avec la Chine, on sera plus sûr qu’avec le Maroc que la marchandise cédée n’aura rien à voir avec Israël et ses vampires. Les raisons de la hausse des prix ? On invoque des tas de raisons, on rejette artistiquement la balle et on culpabilise l’autre. On culpabilise même les éléments puisqu’on nous dit que c’est l’Aïd et la pluie qui sont la cause principale de la folie des prix. Or, nous savons tous que l’Aïd et la pluie sont des éléments positifs et que… les démons sont relâchés !

Par Mohamed Zaâf

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